« Il ne voyage pas pour écrire, ni pour faire un livre. Il voyage comme le font tant de héros de Conrad : pour se découvrir. » Pierre Lepape. Le Monde.
L'Association "Seuil"
Le mot de Bernard Ollivier sur le Livre d'Or
La communication aux Amis de Livres en Scène
Après avoir aimé, pour ne pas dire idolâtré, les engins à moteur de toute sorte, l’homme du XXIème siècle semble redécouvrir la marche, ses bienfaits tant physiques que psychologiques : d’où une cascade de livres sur ce phénomène devenu mode mais qui n’est que la simple prise de conscience d’une certaine perte de la relation ancestrale de l’homme avec la nature. Sans être exhaustifs, nous pensons aux ouvrages d’Ecrivains – voyageurs –marcheurs tels que : Jacques Lacarrière, Jacques Lanzmann, Axel Kahn et même Jean-Christophe Rufin que nous avons retrouvé récemment dans son Berry natal.
Nous sommes très heureux de recevoir sans contestation possible celui qui a affronté le chemin le plus long osant mettre en péril sa propre existence. Son exploit, sur la route de la Soie chargée d’une Histoire qui le passionne, lui confère désormais une renommée internationale. Bernard Ollivier posera son sac de souvenirs pour les Amis de Livres en Scène au Petit Marguery, ce restaurant, si cher à Claude Nougaro selon les dires du Professeur Debré.
Bernard OLLIVIER
Le mardi 16 février 2016 à 19H30
Au Restaurant Le Petit Marguery.
64 avenue des Ternes 75017 Paris
Six jours après avoir pris sa retraite, chahuté par les aléas de la vie, Bernard Ollivier se rend à pied de Paris jusqu’à Compostelle, pour décider de ce qu’il va faire, désormais, de son existence. Redynamisé par cet effort, il en revient avec deux projets : s’attaquer en solitaire aux 12000 kilomètres de la mythique Route de la Soie et s’occuper de jeunes en grandes difficultés en leur proposant de se reconstruire par la marche. C’est la raison pour laquelle il crée l’Association « SEUIL » dédiée aux jeunes délinquants trouvant dans le fait de marcher 2000 km, comme une alternative thérapeutique à la prison.
Marcheurs, en devenir ou pas, nous vous attendons nombreux au Petit Marguery, notre Caravansérail d’un soir de février 2016.
Livres en Scène remet un don à l'Association Seuil
Le Menu
Les Tables
Quand ce que l'on cherche n`existe pas et que l`on ne peut concevoir l’idée de s'en passer, il ne reste plus qu'à le faire soi-même. Dont acte. Dans le bazar, j’achète un vélo d`enfant dont le cadre a souffert mais dont les deux roues semblent en bon état. Je fais aussi l’emplette de cornières perforées… …/En trois heures, je me fabrique une sorte de cage qui contiendra mon sac et que je boulonne sur les roues du vélo dont j'ai scié les fourches. Un timon sur lequel je fixe une ceinture me permettra de marcher en ayant les mains libres. Il ne reste plus qu’à lui donner un nom…/
Vers Samarcande – Longue marche II - Bernard Ollivier
Soudain, au détour du chemin, il est là. Un caravansérail planté fièrement au sommet d'une colline. Aux briques rouges qui flamboient dans le soleil couchant. Son haut mur aveugle, flanqué de tours aux quatre coins et en son centre domine la route que nous empruntons. C’est le plus grand et le plus authentique caravansérail que j`aie vu depuis mon départ d’Istanbul l'année dernière. Il ne m'est pas nécessaire de m’en approcher plus pour le dater. De style abbasside, il date du XVIIème siècle.
Vers Samarcande – Longue marche II - Bernard Ollivier
J’avais prévu de couvrir Boukhara – Samarcande en neuf jours. Mais je marche comme un fou, pressé d’en finir. Je file, je cours, aspiré par l’objectif tout proche. J’ai beau me répéter « personne ne t’attend », mes pieds cavalent. /…/ Un champignon de la taille d’un château d’eau, surmonté d’un énorme macaron au couleur du drapeau ouzbek, me nargue au bord de la route affichant en lettres majuscules SAMARQUAND. Jambes coupés, je lâche EVNI et m’assieds sur le trottoir de ciment qui borde la route. Voilà quatre mois/…/ que je suis parti de Dohoubayezit. (2748Km…)
Vers Samarcande – Longue marche II - Bernard Ollivier
Un flic surgit comme un diable d’un commissariat qui somnolait en cette fin d’après midi. C’est un grand échalas très excité qui prend un air méchant pour exiger mon passeport que je lui tends en souriant. Il ne le regarde même pas, m’intime l’ordre de le suivre dans le commissariat. – Niet /…/ Vous avez mon passeport vous pouvez le vérifier ici. Je suis en règle. /…/Ce qui l’intéresse, ce n’est pas mon passeport. Ce sont mon sac et mes poches. Mais il ne peut me dépouiller dans la rue…
Vers Samarcande – Longue marche II - Bernard Ollivier